– Les jeunes du projet Jades formés par Equipop à Bamako

Le 27 mars dernier s’ouvrait à Bamako la formation initiale des jeunes pairs éducateurs·trices malien·ne·s du projet Jades. L’occasion pour 25 jeunes et adolescent·e·s de renforcer, pendant cinq jours, leurs connaissances sur les IST et le Sida, la planification familiale, les moyens de contraception mais aussi de s’initier aux techniques de paire éducation et à la notion de leadership.

Le projet Jades pour la santé sexuelle et reproductive des jeunes maliens et nigériens

Coordonné par Solthis, le projet vise à promouvoir au Mali et au Niger  les droits et la santé sexuels et reproductifs (DSSR) des jeunes et adolescent·e·s pour réduire les nouvelles infections et la mortalité liées au VIH – Sida et aux grossesses précoces ou non désirées. Ce projet est mis en œuvre depuis début 2016 avec l’ONG Lafia Matassa au Niger et les ONG ASDAP et Walé au Mali. De son coté, Equipop apporte son expertise en matière de DSSR.

Les premiers mois, consacrés à des diagnostics participatifs, ont permis de créer les conditions pour une bonne acceptation du projet et renforcer la volonté des acteurs nationaux de travailler ensemble sur les questions de vie affective et sexuelle des jeunes.

Fin 2016, le projet est entré dans sa phase opérationnelle avec des actions dans les structures socio-sanitaires et les établissements scolaires avec les leaders et les jeunes. Dans chacun des deux pays, ce sont plus de 20 jeunes qui ont été identifiés pour bénéficier d’un renforcement de compétences afin de mener des activités de sensibilisation auprès de leurs pairs et de participer à des actions de mobilisation sociale et politique pour la promotion des DSSR. Après une première formation à Niamey, au Niger, Equilibres & Populations s’est rendue à Bamako du 27 mars au 31 mars dernier pour une semaine riche d’enseignements.

Une formation participative et productive

25 filles et garçons âgés de 16 à 24 ans, scolarisés ou non, issus de centres d’écoute communautaires et d’associations de jeunes comme l’AJCAD ou l’association des aides familiales, ont participé et contribué activement aux travaux. Au programme : débats, séances d’apprentissage, travaux de groupe, jeux de rôle et mises en situation.

Pour débuter cette formation, les membres d’Equipop ont travaillé avec les jeunes pour créer une compréhension commune du projet, de ses activités et de ses enjeux. Ensuite les notions de droits et santé sexuels et reproductifs des jeunes ainsi que leur effectivité au Mali ont progressivement été questionnées.

A travers un renforcement des connaissances ils et elles ont pu aborder de nombreuses questions portant sur les organes génitaux, la puberté, les infections sexuellement transmissibles, les grossesses précoces, les moyens de prévention et de contraception, le port du préservatif mais aussi les violences basées sur le genre. Des techniques de communication ont également été partagées avec les participants, qui ont dégagé, à la suite d’exercices ludiques et de discussions, la posture et les attitudes à privilégier pour transmettre aux mieux à leurs pairs les informations dont ils disposent.

« Le leadership c’est adhérer à quelque chose pour faire changer les choses. L’objectif n’est pas d’être vu, ou d’avoir de l’autorité. Donner des informations sur la planification c’est sauver des vies. C’est un devoir. » Adam Dicko

L’intervention de deux jeunes champion·e·s malien·ne·s de la PF, Adam Dicko et Edouard Keita, a été l’occasion d’insister sur le rôle crucial que la jeune génération doit jouer dans le changement social et la promotion des droits. Les deux champion·ne·s ont pu partager leurs engagements et encourager les jeunes à aller au delà des difficultés pour devenir leaders et faire évoluer les perceptions et préjugés.

Transmettre les informations à ses pairs : un challenge à relever !

Pour mettre en pratique les connaissances acquises, des simulations de causerie ont été organisées par les jeunes sur des thématiques liées aux DSSR, comme par exemple les différentes méthodes contraceptives ou les mutilations génitales féminines.

Ces exercices ont permis aux jeunes de:

• mieux comprendre les enjeux liés aux activités de communication pour le changement social, notamment la pédagogie, la bienveillance et la nécessité de savoir orienter et référer vers des structures ou personnes compétentes
• se préparer à faire face à des réactions de résistance possibles de la part des publics cibles.

Cette formation va être prochainement dupliquée à Ségou, deuxième zone d’intervention au Mali, par les associations partenaires du projet et le chargé de mobilisation communautaire de Solthis, qui ont eux aussi assisté à la formation. Equipop aura le plaisir d’intervenir de nouveau auprès des jeunes pour poursuivre le renforcement de leurs capacités et les accompagner dans la mise en œuvre d’actions de mobilisation sociale ou politique pour la promotion de leur DDSR.