– Label ampli – “Une grande preuve de fiabilité pour des tiers” – Interview de Ibrahima GUEYE, JED
Ibrahima Gueye est le directeur exécutif de l’Ong JED-Jeunesse et développement, créée en 1988 par l’association Éclaireuses Et Éclaireurs Du Sénégal et membre de l’Organisation Mondiale du Mouvement Scout. JED accompagne le développement intégral des jeunes à travers l’éducation, la formation professionnelle, la santé, l’insertion des jeunes, l’accès aux DSSR et la transition écologique et cadre de vie. L’organisation est présente dans les 14 régions du Sénégal, avec 5 bureaux opérationnels et des programmes nationaux. Elle compte entre 9 000 et 10 000 membres et son impact atteint 100 000 jeunes.
Rappelez-nous le parcours entrepris par votre organisation en vue de l’obtention du Label ampli ?
Nous sommes engagés de longue date avec Equipop pour le processus de DO (Développement organisationnel). Nous avons notamment élaboré un plan d’amélioration concernant notre capacité d’organisation et nos fonctions supports de l’organisation.
Aussi, en 2020, nous avons entamé le processus pour être labellisé. Nous voulions ainsi mesurer notre niveau de progression et d’opérationnalité. Nous avons d’abord postulé pour le niveau 3. Nous estimions initialement que nos efforts mis en place pour l’ensemble de nos procédés méritaient ce niveau. En cours de route, nous nous sommes rendus compte que nous avions visé trop haut. Si nous avions fait de réels progrès, nous n’avions pas atteint le niveau sur tous les plans. C’est ce qui nous a fait rétrocéder pour finalement postuler au niveau 2.
C’est déjà un gros travail pour envoyer les documents, recevoir la mission sur place, répondre aux questions du Comité de labellisation. Mais cela a payé puisque, en juin, nous avons reçu la certification pour le Niveau 2.
Quels résultats et changements sont apparus grâce à cette démarche ?
Le processus nous permet de donner un coup de rétroviseur sur nos procédés et mesurer l’impact de tous les efforts et processus mis en place. Les différentes étapes vers la labellisation nous ont amenées à revisiter chaque aspect de notre organisation. Nous avons ainsi pu nous rendre compte des pas et caps franchis.
Ce processus nous permet de formaliser des choses qui étaient latentes, mais qui avaient besoin d’être posées. Il permet de se rendre compte de son niveau, ses limites, des défis pour l’avenir. Réellement, nous avons été mis face à nos défis.
Recommanderiez vous à d’autres organisations d’entrer dans la démarche de labellisation ?
Cette dynamique permet de se questionner en profondeur. Une organisation qui ne se questionne pas, va rester figée dans sa zone de confort en pensant qu’elle fait bien les choses. Alors qu’il lui reste sans doute beaucoup à systématiser.
La certification peut aussi avoir une grande incidence lors de sa promotion. Les bailleurs, notamment, peuvent apprécier, grâce à la labellisation que l’organisation a mis en place l’essentiel des éléments pour devenir plus performante. Quand une organisation externe vous certifie dans un processus transparent, c’est une grande preuve de fiabilité pour des tiers. Lorsque nous avons des demandes extérieures, nous sommes en mesure d’y répondre plus vite et mieux car les éléments ont déjà été réunis pour la labellisation. Cela permet d’être plus zen avec des partenaires. Ça facilite les autres relations avec les bailleurs. Les tiers voient que nous maîtrisons et disposons de tous les éléments.
C’est aussi un défi en interne, pour chaque chef de département, pour l’organisation global, c’était un défi de dire : nous allons atteindre l’objectif. Cela a engendré une dynamique de volonté d’amélioration des processus. En équipe, on se dit qu’il faut asseoir nos efforts. Pas pour le label, pas pour Equipop, mais pour nous-même.