– Interview : Hadja Idrissa Bah, ambassadrice des jeunes féministes d’Afrique de l’Ouest au G7
Hadja Idrissa Bah est Présidente du club des jeunes filles leaders de Guinée et membre du Réseau des jeunes féministes d’Afrique de l’Ouest.
Pourquoi cela a-t-il du sens de s’impliquer dans le processus du G7 cette année ?
Nous, jeunes féministes, sommes le sujet du G7 de cette année, puisque la priorité affichée du G7 est l’égalité entre les femmes et les hommes. Il y a des associations féministes partout dans le monde et le fait de nous donner la parole pendant le processus du G7 est très important. Il est indispensable de nous écouter, nous, les concernées, qui connaissons les problématiques et difficultés auxquelles nous faisons face et sommes les mieux placées pour délivrer les messages que les décideur·se·s doivent entendre. Nous sommes très contentes d’être parmi ces grandes personnalités du monde entier et de prendre la parole au nom des jeunes féministes d’Afrique de l’Ouest et surtout de relayer les messages du réseau. Toutes les priorités qui ont été défendues devant les autorités du G7, lors du Sommet Women 7 notamment, sont celles du réseau : comment accompagner les jeunes féministes, comment nous donner plus de voix afin que nous puissions dire ce qui ne va pas et les solutions qu’il faut trouver.
Qu’est-ce que le Mouvement Women 7 permet ou facilite pour des féministes comme vous ?
Le W7 nous permet d’avoir des contacts avec les personnes qui évoluent dans le même domaine partout dans le monde et de nous faire connaître. Ainsi, les associations féministes du monde entier savent que, oui, il y a un combat en Afrique de l’Ouest qui est mené. Elles savent qu’il y a des jeunes féministes très engagées qui veulent mettre fin aux violences dont sont victimes les femmes et qu’il faut absolument les écouter. Ce mouvement permet aussi de faire porter la voix des jeunes féministes. Lors du Sommet W7, notre parole a été acclamée, parce qu’elle venait de nos cœurs. On parle de notre vécu et notre volonté est une volonté d’action. Agissons, tout le monde veut conjuguer le même verbe. On ne veut plus de discours, on veut des actes.
Quels messages les féministes d’Afrique de l’Ouest souhaitent-elles porter collectivement ?
Au G7, nous souhaitons porter deux grands messages. Le premier est : donnez la parole, écoutez et prenez en compte les recommandations des jeunes féministes d’Afrique de l’Ouest francophone. Le second message est la demande de financements pour les associations féministes que nous sommes. On mène un combat quotidien. On rencontre des difficultés, on manque de moyens, on fait souvent du bénévolat, etc. Il faudrait penser aux jeunes féministes de l’Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, ce dont nous avons besoin pour que ce combat soit global, c’est d’un accompagnement technique et financier.