– Clôture de la 62ème Commission sur le statut des femmes de l’ONU : un (faible) consensus trouvé par les Etats membres
Vendredi 23 mars s’est achevé à New York la 62ème Commission sur le Statut des Femmes. Equipop a suivi les négociations dans un contexte nouveau, notamment en raison des prises de positions conservatrices du gouvernement américain.
Cette année encore, la commission sur le statut des femmes (CSW) a été le grand rendez-vous sur les questions d’égalité femmes-hommes au niveau international. Au-delà du partage d’expériences sur une thématique prédéfinie, qui était cette année “Problèmes à régler et possibilités à exploiter pour parvenir à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes et des filles en milieu rural”, l’enjeu principal demeure, année après année, d’évaluer les rapports de force diplomatiques.
Les Etats Unis, dans la lignée des négociations de 2017, ont annoncé très tôt une ligne de conduite plus conservatrice que par le passé, en ce qui concerne bien sur les droits et la santé sexuels et reproductifs (DSSR), mais également l’éducation complète à la sexualité et le climat. Un consensus a néanmoins été trouvé parmis les Etats membres de cette commission de l’ONU et, pour la première fois en 5 ans, l’ensemble des paragraphes de ce texte ont été agréés “ad ref” : c’est à dire que l’ensemble des Etats membres a été satisfait de la formulation des paragraphes.
La société civile féministe internationale se réjouit du fait que ces conclusions contiennent un langage fort sur les femmes défenseuses des droits humains et la reconnaissance de la pluralité des femmes et filles du monde. Cependant, les droits sexuels ne font toujours pas partie du langage agréé et les conclusions de cette 62ème CSW ont même fait un pas en arrière, en cantonnant la santé sexuelle et reproductive et les droits reproductifs aux Conférence du Caire et de Pékin, limitant ainsi la flexibilité des pays à répondre aux sujets non traités par ces conférences et leurs conférences de révision.
Côté français, cette CSW a été l’occasion d’un discours fort en faveur des droits des femmes, qui a fait bouger les lignes : des termes tels que « droits humains », « diplomatie féministe » ou encore « droit à l’avortement » ont été prononcés sur la scène internationale. Ce discours volontariste est essentiel et courageux : il porte des combats importants et dénonce l’attitude de certains pays conservateurs. La France a également profité de ce discours pour annoncer une contribution de 10 millions d’euros en faveur de l’initiative She Decides. Il semblerait que ces financements ne soient pas additionnels, mais Equipop se réjouit de l’effort fait par le gouvernement de comptabiliser précisément ce qui relève les DSSR.
Crédit de la photographie : UNWomen