– Abandon des mutilations sexuelles féminines et du mariage précoce en France : les populations concernées sont en première ligne
Exposition photographique – Equipop travaille avec 8 médiateurs et médiatrices de changement et 6 formatrices originaires du Mali, du Sénégal, de Guinée, de Mauritanie et d’Egypte. Ils et elles organisent et animent des ateliers de sensibilisation auprès des populations immigrées, primo-arrivantes ou installées en France depuis plusieurs années. Cette exposition les met à l’honneur.
Depuis 2006, Equipop met en oeuvre des projets de promotion de l’abandon des MSF et du Mariage précoce, en Afrique notamment. Les interventions dans la région de Kayes, au Mali, grande région d’émigration vers la France, ont révélé l’impact notable, qui peut être positif ou négatif, des migrant·e·s sur le déroulement des activités dans les villages. Ainsi, depuis 2013, l’accompagnement des diasporas dans le processus d’abandon des MSF et du mariage précoce et plus largement la création de ponts entre les acteurs et actrices en Afrique et en Europe sont des stratégies portées par Equipop.
La promotion de l’abandon durable des MSF nécessite une action coordonnée entre les communautés en France et en Afrique de l’Ouest, entre les professionnel·le·s et les secteurs d’activité. Les migrant·e·s sont des membres à part entière de leurs communautésd’origine. Ce sont des acteurs et actrices d’influence du fait de leur pouvoir socio-économique.Leur avis est crucial dans les prises de décision. L’implication des migrant·e·s permet d’en faire des relais positifs pour la promotion de l’abandon des MSF, ou du moins de neutraliser une éventuelle influence négative face à ces changements.
Les sensibilisations que les médiateurs et médiatrices du changement conduisent dans les diasporas sont l’occasion de promouvoir les changements positifs à l’oeuvre dans leur région d’origine ainsi que d’informer sur les dangers de la pratique et le cadre légal. Cela permet aussi progressivement de déconstruire les représentations à l’origine des violences faites aux femmes, car l’excision s’inscrit bien dans un continuum de violences qui touche les femmes dans toutes les sociétés.
Actuellement, Equipop travaille avec 8 médiateurs et médiatrices de changement et 6 formatrices originaires du Mali, du Sénégal, de Guinée, de Mauritanie et d’Egypte. Après une phase de formation et de mentorat par des médiateurs et médiatrices expérimenté·e·s, ils et elles organisent et animent des ateliers de sensibilisation auprès des populations immigrées, primo-arrivantes ou installées en France depuis plusieurs années. Les médiateurs et médiatrices, tou·te·s issu·e·s des communautés ciblées, ont des atouts considérables pour véhiculer les messages de prévention. Ils et elles maîtrisent les codes sociaux et culturels de ces communautés, ont un accès facilité à elles et parlent les mêmes langues. Près de 2 000 personnes ont été touchées par les sensibilisations entre 2016 et 2018.
Cette exposition met à l’honneur ces médiateurs et médiatrices de changement.
« Le sujet des MSF est tabou. Il faut faire preuve de beaucoup de sensibilité et apprendre à faire face aux résistances. » Dieynaba – médiatrice de changement depuis 2016.