– CSW – la faiblesse du texte final démontre la nécessité d’intensifier les mobilisations féministes
Le texte adopté par les États lors de la 65e CSW, qui s’est achevée le 26 mars, n’apporte aucune avancée. A trois mois du Forum Génération Égalité, il reste donc beaucoup de chemin à parcourir pour que les approches féministes s’imposent dans les instances multilatérales. La vitalité des idées et des mobilisations des mouvements féministes joueront un rôle décisif dans cette perspective.
Cette année, la Commission sur le Statut des Femmes (CSW), qui se tient traditionnellement à New York, s’est déroulée en ligne du 15 au 26 mars. Bien que ces conditions particulières n’aient pas favorisé la bonne tenue des échanges diplomatiques, on ne peut que déplorer le résultat, qui est très clair : les États conservateurs ont bloqué toute avancée. Comme chaque année, les conclusions ont écarté la question des droits sexuels, alors même qu’ils connaissent un fort recul avec la pandémie. La question des financements aux organisations féministes est absente. Ces enjeux sont pourtant fondamentaux ; c’est pour cette raison qu’Equipop plaide pour un engagement total de la France et d’autres États influents sur ces sujets lors du Forum Génération Égalité du 30 juin au 2 juillet à Paris.
Afin de faire exister ces sujets dans une perspective transformatrice, et de long terme, Equipop et ses partenaires ont contribué à des dialogues interactifs et des événements parallèles dans le cadre de cette CSW.
Le 16 mars, Micheline Wendyam Kaboré, directrice exécutive de l’Initiative Pananetugri pour le Bien être de la Femme (IPBF) et membre du bureau d’Equipop, a représenté le Réseau des Jeunes Féministes d’Afrique de l’Ouest à l’événement parallèle “ Droits à disposer de son corps et DSSR pour Génération Égalité : Quel leadership est nécessaire ? ”. Elle a notamment insisté sur le besoin de soutenir le leadership des jeunes filles et femmes burkinabè, en leur permettant de développer leurs aptitudes à prendre des décisions et faire des choix éclairés pour le plein exercice de leurs droits sexuels et reproductifs.
Le 18 mars, Kaya Sy, chargée de plaidoyer pour Equipop en Afrique de l’Ouest, est intervenue lors du dialogue interactif sur le thème prioritaire de la CSW “ Reconstruire en mieux : la participation et le leadership des femmes dans la réponse au COVID-19 ”. Les intervenantes ont démontré que l’élaboration de plans d’intervention COVID-19 sensibles au genre peut donner naissance à des communautés plus résilientes et inclusives. À cette occasion, Kaya a rappelé que les systèmes de santé répondent encore à des logiques patriarcales, et a appelé à renforcer la participation des associations féministes dans la définition des politiques de santé.
Le même jour, Jane Medor représentait Alliance Droits et Santé à l’événement parallèle “ « Génération DSSR ! » : Garantir l’accès universel aux droits et santé sexuels et reproductifs : priorité de la coalition d’action DSSR du Forum Génération Égalité ” organisé par le Planning Familial. Cet événement a permis de mettre en relation des acteurs et actrices engagé·e·s dans la coalition d’action DSSR du Forum Génération Égalité.
En présence de Charlemagne Ouédraogo, Ministre de la Santé du Burkina Faso, Jane a partagé son expérience de la campagne #JeVeuxSavoir qui vise à promouvoir l’éducation complète à la sexualité (ECS) en Afrique de l’Ouest, et a appelé le Burkina à impulser une dynamique positive dans la région et dans toutes les instances multilatérales.
Enfin, le 23 mars, Nicolas Rainaud, responsable plaidoyer France et International pour Equipop, a pris la parole à l’événement parallèle « Les trajectoires vers une politique étrangère féministe – éléments constitutifs et implications pour le plaidoyer » à l’invitation de l’organisation australienne International Women’s Development Agency (IWDA). Il a insisté sur la nécessité pour la France de mieux lutter contre les violences basées sur le genre au niveau national, afin d’être en cohérence avec sa diplomatie féministe. Cet événement a contribué à une meilleure compréhension collective, au niveau mondial, de ce que peut ou doit être une politique étrangère féministe. Les approches suédoise, mexicaine et canadienne peuvent enrichir les travaux de la commission internationale du Haut Conseil à l’Égalité.