– Women 7 2019 : construire un plaidoyer féministe

– Women 7 2019 : construire un plaidoyer féministe

Saisissant l’opportunité de la présidence française du G7, Equipop a intensifié son plaidoyer en faveur d’une intégration de l’égalité femmes-hommes au cœur des politiques publiques. L’association a ainsi contribué à fédérer divers mouvements féministes à travers le « Women 7 » qui rassemble des activistes françaises, d’autres pays du G7 et d’Afrique de l’Ouest. Le point d’orgue de cette mobilisation aura été le sommet W7, organisé à Paris le 9 mai 2019 et rassemblant 400 participant·e·s du monde entier.

La France détient la présidence du G7 du 1er janvier au 31 décembre 2019. Pour Equipop, dès l’été 2018, cette perspective a constitué une opportunité de plaidoyer qui s’est ensuite accompagnée du déploiement d’une campagne de communication. Avec, en parallèle, un objectif de contribuer à la structuration de réseaux féministes qui n’ont actuellement pas la possibilité de travailler ensemble.

Objectifs de plaidoyer : le G7 et au-delà 

Avant l’été 2018, l’enjeu prioritaire était de faire émerger le sujet de l’égalité femmes-hommes comme une priorité de la présidence française du G7 à venir. Equipop, en collaboration avec CARE France, a donc lancé une mobilisation au niveau français, à partir d’une matinée d’échanges à l’Assemblée nationale en octobre. Il s’agissait de rassembler des ONG de développement, donc tournées vers l’international, et des associations féministes œuvrant sur le territoire français. En janvier, la France a annoncé un G7 dédié à la lutte contre les inégalités, celles entre les femmes et les hommes étant affichées comme un angle prioritaire. Le premier objectif atteint, la seconde étape pouvait commencer  : conduire un plaidoyer consistant afin que cet affichage politique mène à des engagements concrets. Equipop a donc activement contribué au dialogue avec les autorités sur chaque thématique abordée par le G7 (santé, développement, éducation, affaires étrangères, etc.) dans le cadre des rencontres dites ministérielles, destinées à préparer le sommet des chef·fe·s d’Etat d’août 2019 à Biarritz. 

Cependant, cette démarche ne s’arrête pas à l’horizon du G7. L’année de présidence française est plutôt envisagée comme une opportunité à plus long terme de contribuer à l’émergence de politiques publiques féministes. Ainsi, de nombreux rendez-vous internationaux ont été inscrits dans la même dynamique : la conférence Women Deliver à Vancouver en juin 2019 et la conférence de reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme à Lyon en octobre, ou encore le Sommet de Nairobi pour célébrer les 25 ans de la conférence internationale pour la population et le développement, en amont de laquelle avait été créée Equipop.

Une campagne de communication féministe

Au printemps 2019 a été lancée une campagne, en français et en anglais, s’appuyant sur le site www.feministscount.org et les réseaux sociaux « Women 7 official ». Cette initiative permet une sensibilisation à plus grande échelle sur les enjeux liés à l’égalité femmes-hommes, mais également de rendre plus visibles les messages de plaidoyer à des moments-clés des processus de décision du G7 2019. Enfin, la déclinaison des messages de cette campagne par chaque association membre du W7 avait aussi pour but de montrer la diversité des actions menées par les mouvements féministes en France et à travers le monde.

Cette campagne démontre aussi que, malgré cette diversité qui dans l’absolu est une richesse, mais qui pourrait rendre l’approche de plaidoyer vis-à-vis des pouvoirs publics moins nette, les associations membres du W7 ont su se rassembler autour de deux demandes communes  : l’augmentation des financements pour les associations féministes, et une participation pleine et effective des femmes et des filles aux instances de décision.

L’Afrique de l’Ouest à la table des négociations

Tout au long de l’année, Equipop a travaillé à faciliter la participation de jeunes militantes féministes d’Afrique de l’Ouest au sein de l’ensemble de ces processus. La première étape avait été la prise de parole d’Hadja Idrissa Bah, fondatrice et présidente du Club des jeunes filles leaders de Guinée, devant les sherpas G7 à Lyon en février.

“En Guinée et dans toute l’Afrique de l’Ouest francophone, des jeunes filles féministes comme moi, victimes de toutes ces violences, haussent le ton. Nous sommes en première ligne de la lutte pour les droits des jeunes filles, nous sommes les premières concernées. Mais notre ambition est trop grande pour mener ce combat seules. Il ne s’agit pas que de nous, il s’agit aussi de vous, et de la société dans laquelle nous voulons vivre.”

Hadja Idrissa Bah devant les sherpas à Lyon, 5 février 2019 

Le succès du Sommet W7 à Paris

Le sommet Women 7 aura été le temps fort de ces mobilisations. Tenu le 9 mai 2019, l’événement a réuni, au siège de l’UNESCO à Paris, plus de 400 représentant·e·s de la société civile féministe des pays du G7 et de pays en développement. La journée d’échanges a mis en lumière les défis qu’il faut relever de façon prioritaire et a donné lieu à une couverture médiatique importante. Enfin, et surtout, la journée s’est clôturée par deux échanges primordiaux : l’un avec les membres du Conseil consultatif pour l’égalité entre les femmes et les hommes du G7, à la composition prestigieuse, et l’autre avec les ministres de l’égalité femmes-hommes du G7 qui ont reçu des mains d’une quinzaine de féministes venant d’une dizaine de pays les recommandations officielles du W7 pour un G7 réellement féministe. Le travail se poursuivra au-delà de 2019 !