Pourquoi Equipop s’engage

Association créée en 1993, Equipop travaille sur les droits et santé sexuels et reproductifs (DSSR) en Afrique de l’Ouest à travers la mobilisation des responsables politiques, l’impulsion de projets pilotes et l’appui à la société civile locale. En tant que cheffe de file de la Commission genre de Coordination SUD, elle mène un plaidoyer pour la prise en compte du genre et des DSSR des femmes et des jeunes filles au sein de la politique étrangère française ainsi qu’au niveau européen et dans les enceintes onusiennes (Commission sur le statut des femmes, Commission pour la population et le développement).

Cette mobilisation autour du G7 s’inscrit dans une large dynamique d’intégration des droits des femmes au sein de toutes les pratiques et les processus de relations diplomatiques internationales.

Premières étapes de la mobilisation

Dans la perspective de la présidence française du G7 en 2019, Coordination SUD, la coordination nationale des ONG françaises rassemblant plus de 170 ONG, a créé un comité de pilotage sur le G7. Dans ce cadre, Equipop, cheffe de file de la Commission genre, CARE France, référente « genre » de ce comité, et neuf autres organisations, constituent depuis juin 2018 un groupe de travail informel dédié aux questions « genre » et G7.

L’objectif est de fédérer le plus largement possible (ONG, associations féministes, acteurs et actrices de la société civile…) et de construire une stratégie de plaidoyer efficace pour s’assurer que la présidence française du G7 aboutisse à des actions concrètes en faveur de l’égalité de genre, y compris des engagements financiers. Il s’agira d’influencer l’agenda officiel du G7 jusqu’au sommet lui-même fin août 2019, en passant par les réunions de « sherpas G7 », les réunions ministérielles thématiques, et les travaux du Conseil consultatif sur l’égalité des sexes. Un temps fort de cette campagne de mobilisation citoyenne sera le sommet Women 7 (W7), qui réunira des organisations de la société civile française et internationale, en mai 2019.

Première rencontre avec les sherpas

Mardi 5 février, les représentant·e·s de la société civile du Civil 7 et du Women 7 ont rencontré les sherpas du G7 pour la première fois à Lyon. Cette réunion a permis de placer les enjeux liés à l’égalité femmes-hommes au coeur des processus du G7. Notre partenaire guinéenne Hadja Idrissa Bah, co-fondatrice et présidente du Club des jeunes filles leaders de Guinée, est intervenue pour porter les messages des jeunes filles d’Afrique de l’Ouest, notamment contre le mariage des enfants, l’excision et pour une éducation complète à la sexualité. La directrice d’Equipop, Aurélie Gal-Régniez, a rappelé les deux conditions pour un G7 réussi : l’augmentation des financements pour les mouvements en faveur des femmes, et l’intégration systématique des activistes féministes dans les processus de décision. Equipop œuvrera tout au long de l’année pour faire en sorte que les décideur·e·s s’engagent financièrement et politiquement dans ce sens.

A l’occasion d’une conférence à l’Assemblée nationale le 18 octobre organisée par Equipop et CARE France, un appel avait été lancé pour participer à la campagne qui vise à faire des droits des femmes un sujet incontournable pour les chef·fe·s d’États et de gouvernement à Biarritz en 2019.

Les revendications d’Equipop


Afin de mettre les droits des femmes au cœur des processus décisionnels, nous demandons :


  1. L’augmentation significative les financements à destination des mouvements féministes : Si le vote de lois est essentiel à la mise en œuvre du respect de l’égalité femmes-hommes, le financement de tous les mouvements féministes aux niveaux local, national, régional et international. Ces mouvements, trop souvent sous-financés, proposent des solutions alternatives, influencent et contribuent à faire évoluer le système vers davantage d’égalité et de bien-être.
  2. L’intégration systématique des activistes féministes dans les processus de décision : La création du Conseil consultatif sur l’égalité des sexes, par la présidence canadienne du G7 en 2018 a été une excellente première étape, et nous devons renforcer cette dynamique. Un véritable changement surviendra lorsque toutes les politiques, y compris celles liées au commerce, à la croissance économique ou à la sécurité, seront véritablement conçues et mises en œuvre de manière participative et en étant sensibles aux inégalités femmes-hommes. Dans cette perspective, nous recommandons vivement que des délégations du groupe d’engagement W7, ainsi que des membres du Conseil consultatif pour l’égalité des sexes, participent à toutes les réunions ministérielles et puissent apporter leur contribution aux documents finaux.