– Projet “Protéger les prochaines générations” : Voyage des parlementaires burkinabè pour l’adoption d’une loi sur les violences basées sur le genre au Mali

– Projet “Protéger les prochaines générations” : Voyage des parlementaires burkinabè pour l’adoption d’une loi sur les violences basées sur le genre au Mali

Les 25 et 26 juin derniers, une délégation de parlementaires burkinabè s’est rendue à Bamako, au Mali, pour partager leur expérience législative en matière de lutte contre les mutilations sexuelles féminines (MSF) avec les députés malien·ne·s qui sont dans le processus d’adoption de la loi sur les violences basées sur le genreContrairement au Burkina Faso, il n’existe pour le moment aucune loi au Mali qui condamne les violences basées sur le genre comme les mutilations sexuelles féminines. Une situation qui laisse un vide juridique permettant d’importantes violations des droits des femmes et des jeunes filles.


Le taux de violences basées sur le genre (VBG) au Mali est un des plus élevé du continent africain. 76% des femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi une mutilation sexuelle féminine. De nombreuses femmes et filles sont mariées de force : 52% avant l’âge de 18 ans, selon l’UNICEF. Sur le terrain, plusieurs ONG sont engagées pour mettre fin à cette situation.
Equipop, présente sur le terrain depuis plusieurs années, multiplie les initiatives pour lutter contre ces violences avec, notamment, le projet “Protéger les prochaines générations” actuellement en cours de mise en oeuvre. Toutefois, au Mali, aucune loi n’existe pour garantir les droits des femmes et des filles face aux MSF et aux mariages forcés. Pour y remédier, l’AMSOPT, en collaboration avec SOS/JD, a organisé un voyage d’étude à Bamako avec une délégation de parlementaires burkinabè. Cette dernière était composée de Mme Konaté Salimata et MM. Thiombiano Ludovic et Some Bernard, respectivement des commissions Genre, Paix et Lois. Mme Sanon Viviane, du Ministère de la Femme était également du voyage.

Ces deux jours avaient pour but de lancer une nouvelle impulsion au processus d’adoption de la loi contre les VBG au Mali. Une trentaine de parlementaires, tous et toutes membres du réseau de lutte contre les VBG, étaient présent·e·s pour échanger avec les député·e·s burkinabè. Au Burkina Faso, une loi existe depuis 1996 et condamne toute atteinte aux appareils génitaux de la femme. Les obstacles concernant la mise en place d’une loi sur les VBG ont aussi été identifiés et le réseau de parlementaires malien·ne·s contre les VBG, avec à sa tête Mme Fatoumata Niambaly, s’est engagé à entreprendre des actions fortes de plaidoyer de haut niveau auprès des Ministères de la Justice et de la Femme afin d’insister sur la nécessité d’un cadre juridique condamnant ces violences.

Cette rencontre d’échanges entre parlementaires burkinabé et malien.nes, facilité par Equipop, a été une opportunité de relance du processus d’adoption de la loi sur les VBG au Mali, alors même que celui-ci peine à aboutir dans un contexte de violation grandissante des droits des femmes et des filles. Un nouveau voyage d’étude sera organisé dans les prochains mois. Les députés malien·ne·s se rendront cette fois-ci au Burkina Faso pour rencontrer d’autres parlementaires du pays et poursuivre le travail amorcé.