– Formation UNFPA

– Formation UNFPA

Dans un pays où la voix des jeunes filles n’est au mieux qu’un murmure et les droits des adolescentes un lointain concept, l’UNFPA a décidé de changer la donne en créant un groupe de jeunes filles leaders.

Leur rôle : transmettre aux jeunes filles en situation de vulnérabilité du programme Ilimin des clés pour faire entendre leurs voix et défendre leurs droits. C’est ici qu’Equipop intervient.

Sa mission : former ce groupe de jeunes filles leaders à initier des changements et à devenir des formatrices.

Equipop forme le premier groupe de jeunes filles leaders pour un
changement durable en faveur des droits et de la situation des filles au Niger

Samedi 18 juillet, la chaleur est déjà présente sur Niamey quand nous arrivons à l’Espace Soleil d’Afrique. Des jeunes jeunes filles sont déjà là et attendent en faisant connaissance. A notre de descente du véhicule l’une d’elles se dirige vers nous d’un pas assuré : « Bonjour, je m’appelle Halimatou et je suis la Présidente de commission au Parlement Francophone des Jeunes et la Présidente de la Cellule Nigérienne des Jeunes Filles Leaders. ».

Dans la salle nous découvrons les 20 jeunes filles et jeunes femmes avec qui nous allons passer les 5 prochains jours. Elles ont entre 15 et 23 ans, sont au lycée, en troisième année de médecine ou en école d’ingénieure. Elles ont des parcours différents, mais ont déjà toutes des engagements citoyens. Certaines sont parlementaires en poste au parlement des jeunes du Niger, d’autres l’ont été ou sont membres de mouvements de jeunesse.

 

La formation débute avec la notion de leadership et la question « Etre une jeune leader qu’est ce que c’est ? ». Les premiers échanges sont hésitants mais peu à peu la parole se libère et les filles montrent un véritable enthousiasme pour ce sujet. Afin de cerner les qualités de leader, nous partageons le témoignage d’une jeune avocate ayant défendu une femme dont la fille avait été assassinée par son mari qui n’avait payer qu’une amende pour crime d’honneur. Les échanges vont alors bon train pour identifier et définir les obstacles spécifiques auxquels elles doivent faire face en tant que jeunes et filles et comment les dépasser : droit ainesse, discrimination de genre, le peu de poids et d’estime pour la parole des plus jeunes, la faible place laissée par les ainés qui préfèrent écarter les plus jeunes qui pourraient menacer leurs positions.
Après cette première journée la chaleur nous cueille à la sortie de la salle, comme un rappel du monde qui nous entoure. Chacune des jeunes filles rentre motivée pour changer les choses et révéler la leader qui sommeille en elle.

A notre retour le lendemain matin, nous apprenons que la première journée de formation a déjà porté ses fruits. L’une des jeunes filles nous raconte qu’elle a initié en famille un débat sur les inégalités de sexe. Elle a en particulier faire prendre conscience à son père qu’entre ses discours tenus à l’extérieur sur le droit des filles et ce qu’il applique au sein de sa famille, il y a quelques contradictions. « Avant de défendre mes opinions auprès des autres, j’ai voulu essayer avec mes proches » conclut-elle. C’est sous les applaudissements que nous débutons les journées plus techniques de la formation. Durant 3 jours nous partageons avec elles les outils et astuces pour mener à bien un projet, communiquer et convaincre avec efficacité et mieux appréhender les bonnes postures et mécanismes à adopter et transmettre aux jeunes filles Illimin, qu’elles devront former à leur tour.

 

Quand arrivent le portrait de la jeune leader emblématique Malala et son discours sur l’éducation lors de la remise de son prix Nobel de la paix, c’est une découverte pour certaines, une source d’inspiration pour toutes. Voir cette jeune fille parler devant une telle assemblée et défendre ses idées pour l’éducation de toutes les filles dans le monde, leur révèle qu’en tant que jeune leader elles aussi peuvent faire entendre leur voix pour un changement durable en faveur des filles du Niger.

Pour ponctuer ces différentes journées, nous recevons la visite de jeunes filles du programme Ilimin. Ce sont des rencontres fortes pour les futures formatrices, qui écoutent avec attention ces histoires de vie où se mêlent mariages et grossesses précoces, arrêts des études entre 11 et 14 ans, violences domestiques et une volonté sans faille de s’en sortir et de retourner à l’école.

 

Bien que les coeurs s’alourdissent à l’approche de la fin de la formation, nous attaquons la dernière ligne droite et passons à la pratique de l’animation. Pour cette mise en situation, les jeunes filles préparent et animent par groupe une séquence de formation. Les mise en scènes sont variées : jeu de rôle où une jeune fille doit faire une demande auprès de l’administration pour obtenir ses papiers d’identité,  ou définition des qualités d’un·e leader avec des exemples du quotidiens.

A la fin de cette journée c’est le moment des au revoir avec des photos avec Equifi la mascotte de la formation, des mots d’encouragements et des embrassades tintées d’émotions.
Ces jeunes filles nous ont profondément marquées par leur volonté d’apprendre, de faire bouger les choses dans leur pays, de voir progresser l’éducation et la fin des mariages précoces. Elles ont les premiers outils pour y parvenir et nous nous engageons à les soutenir dans la suite de leur parcours pour un changement durable en faveur des droits des jeunes filles au Niger.