– “Droits de l’Homme” : une violence contre les femmes

– “Droits de l’Homme” : une violence contre les femmes

Samedi 15 décembre 2018, le Collectif Droits Humains pour tou-te-s organisait la troisième édition de son concours d’éloquence à l’Hôtel de Ville de Paris. 150 personnes ont assisté à cet événement, qui fait suite à la journée internationale des droits humains du 10 décembre, et auquel Equipop a activement contribué en tant que membre du Collectif. L’objectif commun : l’abandon de l’expression “droits de l’Homme” au profit de “droits humains”, qui rend plus visibles les femmes, leurs droits et leurs luttes. Au bout de trois ans de campagne, une nette inflexion se fait ressentir dans le discours des pouvoirs publics.  

Près de 150 personnes ont affronté le froid ce samedi matin pour assister à la troisième édition du concours d’éloquence du Collectif Droits Humains pour tou-te-s. Celui-ci était organisé en partenariat avec la Mairie de Paris, le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes et le magazine Causette.

Un événement à guichets fermés

Cette année, les dix candidat·e·s se sont affronté·e·s sur le thème “Droits de l’Homme” : une violence contre les femmes. Le jury, qui avait pour présidente Hélène Bidard, adjointe à la Maire de Paris chargée de toutes les questions relatives à l’égalité femmes/hommes, la lutte contre les discriminations et des Droits Humains, et pour procureure l’actrice et réalisatrice Eva Darlan, a récompensé les trois plaidoiries les plus convaincantes.

Voici les gagnant·e·s de cette édition 2018 :

  1. Juliette Blanchard
  2. Stéphane Vandendriessch
  3. Oriane Wegner

Gagnant·e·s du concours 2018 (de gauche à droite) : Oriane Wegner, Stéphane Vandendriessch, Juliette Blanchard

Le succès de cet événement, tenu à guichets fermés, témoigne de la pertinence de cette question, alors que l’utilisation de l’expression “droits de l’Homme”, avec ou sans majuscule, continue d’invisibiliser les femmes, leurs droits et leurs luttes (consulter l’argumentaire du Collectif).

La tendance commence à s’inverser au niveau des pouvoirs publics 

Depuis quelque temps, les autorités françaises commencent néanmoins à infléchir la tendance. En plusieurs occasions, Jean-Yves Le Drian a utilisé l’expression “droits humains”, tout comme Emmanuel Macron, et Marlène Schiappa.

Le 10 décembre, à l’occasion de la journée internationale des droits de l’Homme, le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, annonçait l’adoption d’une nouvelle stratégie droits humains et développement :

Nous venons d’adopter ce jour une stratégie interministérielle droits humains et développement qui vise à intégrer l’approche fondée sur les droits dans nos actions de coopération et d’aide au développement”.

A ce jour, l’intitulé exact de cette stratégie et son contenu n’ont pas encore été dévoilés, mais il se pourrait que cette stratégie soit le premier pas significatif des institutions françaises vers l’adoption de la terminologie “droits humains”.

Au-delà des concours d’éloquence, la démarche de plaidoyer du Collectif commence donc à porter ses fruits. Elle permet bien évidemment d’aborder des questions centrales, qui dépassent la question du langage, quant à la place des droits des femmes et des filles dans nos sociétés, dans les politiques publiques nationales et internationales.