– Réaffirmer la place des DSSR dans le nouveau contexte politique français

– Réaffirmer la place des DSSR dans le nouveau contexte politique français

En mai 2017, avec l’élection présidentielle, le paysage politique français a connu un grand bouleversement. Pour Equipop, l’enjeu de cette année de plaidoyer en France était donc de s’assurer que les thématiques portées par le précédent gouvernement ne disparaissent pas de l’agenda. Equipop a œuvré à deux niveaux : plaidoyer politique vis-à-vis de l’exécutif et, à un niveau plus technique, contribution aux processus institutionnels.

La France étant un partenaire stratégique pour les Etats d’Afrique de l’Ouest, de par son aide publique au développement et la voix qu’elle porte sur la scène diplomatique, Equipop s’attache depuis sa création à porter des messages de plaidoyer auprès des responsables politiques français·e·s. Il y a un an, le quinquennat de François Hollande s’achevait sur le « Serment de Paris » pour les droits des femmes, avec des avancées notables en termes de visibilité des droits et de la santé sexuels et reproductifs (DSSR) mais une arrivée à échéance de la stratégie « genre et développement ».

Je veux le choix pour une jeune fille de pouvoir, si elle le souhaite, continuer ses études […], de ne pas être mariée à 13 ans ou à 14 ans et commencer à faire des enfants […]. Nous devons avoir ce débat responsable, fort, celui de la liberté du choix, celui qui va avec la démocratie.

Emmanuel Macron
Président de la République française

Afin d’assurer une continuité, la première étape consistait à sensibiliser les membres du nouvel exécutif. Début septembre 2017, dès la première réunion du quinquennat avec les ONG, Equipop a interpellé Emmanuel Macron sur la défense des droits des femmes à l’international. Le président de la République avait alors affirmé en faire une priorité – un engagement à caractère général qu’il s’agissait ensuite de préciser. Equipop a donc poursuivi cette démarche de sensibilisation tout au long de l’automne en s’appuyant sur la publication d’un document de positionnement intitulé « Maximiser l’impact de l’engagement français au Sahel : le levier des DSSR ».

Genre, santé et éducation, trois priorités institutionnalisées

Le 28 novembre 2017, à Ouagadougou, le président français prononçait son premier grand discours sur les relations entre l’Afrique et la France. Après la polémique qu’il avait créée en évoquant le nombre d’enfants par femmes en Afrique de l’Ouest en juillet lors du G20, il était attendu au tournant à la fois par la population burkinabè et les spécialistes de l’aide au développement française. Et, de fait, les mots d’Emmanuel Macron ont démontré que la vision française avait évolué vers une approche plus centrée sur les droits des individus, en particulier sur la liberté des jeunes filles de choisir leur destin.

Début 2018, Equipop, notamment à travers son siège au Conseil National du Développement et de la Solidarité Internationale (CNDSI), a œuvré avec la société civile à ce que l’impulsion présidentielle se retrouve clairement dans les processus institutionnels. Le 8 février 2018, le relevé de conclusions du premier comité interministériel de la coopération internationale et du développement (CICID) du quinquennat a fait de la santé, de l’égalité de genre et de l’éducation, trois des cinq priorités du gouvernement. Son préambule mentionne l’importance de la mobilisation de la jeunesse, en France comme en Afrique. L’objectif principal de cette première année de plaidoyer était par conséquent rempli.

Celui des quatre années suivantes concerne évidemment la mise en œuvre de ces priorités. Dès l’année 2017, Equipop a souhaité insister sur ce volet, en initiant un large mouvement de la société civile autour d’une conférence tenue au CESE, et un appel, « Pour faire avancer l’égalité femmes-hommes, la France doit investir dans les droits sexuels et reproductifs », signé par 250 organisations. Début 2018, Equipop a également participé à trois auditions d’une mission d’information parlementaire qui a formulé 100 recommandations à destination du gouvernement « pour une diplomatie féministe ».

Enfin, après avoir constamment prôné la reconduction de la stratégie «Genre et Développement 2013-2017 », Equipop a contribué à la nouvelle stratégie. Présentée le 8 mars 2018, la « Stratégie internationale de la France pour l’égalité entre les femmes et les hommes (2018-2022) » contient de nombreuses améliorations par rapport aux deux précédentes versions. La vision apparaît plus précise, les indicateurs plus concrets. Autre avancée : cette stratégie 2018-2022 s’étend à l’ensemble de la politique étrangère française et non plus au seul champ de la politique de développement.

Citations – Les DSSR dans les stratégies et publications françaises